L'héritage des rois passeurs


L’héritage des rois-passeurs
Manon Fargetton



La dernière héritière d'une lignée royale doit fuir notre monde et retourner dans celui de ses ancêtres pour échapper aux hommes qui veulent l'éliminer. Là-bas, une princesse rebelle rentre chez elle pour prendre ce qui lui est dû : le trône d'Ombre. Voici l'histoire de deux femmes, de deux mondes imbriqués, de deux retours simultanés qui bouleverseront une fois de plus le destin tortueux du royaume d'Ombre. Coïncidence, ou rencontre orchestrée de longue date ?

473 pages
Edition : Milady











Mon avis :

          De nouveau un roman fantasy d’un auteur français tu vas me dire ? Eh bien oui ! Même si je varie beaucoup les genres en règle générale, j’ai plus de facilité à parler du genre fantasy-fantastique, que je lis depuis petite.

Manon Fargetton est une auteure française dont j’entends parler depuis environ 2 ans, à travers les chroniques de blog ou de vidéos YouYube. Elle écrit des livres pour tous âges et de tous genres mais j’avais vraiment envie de découvrir sa plume dans un ouvrage de fantasy.

Ce roman a mal commencé pour moi : durant les 100 premières pages, tout est allé beaucoup trop vite. Si tu es en manque de rebondissements en ce moment, dirige toi immédiatement vers ce livre, tu seras servi-e ! Mais là, pour moi, ça a été trop. Alors j’ai laissé en suspens ce roman pendant environ 2 semaines. Je n’avais pas vraiment envie d’abandonner, parce que l’histoire n’avait pas vraiment commencé en plus. Alors je lui ai redonné sa chance début du mois d’août, et là, ça a fonctionné !

On suit deux histoires en parallèle : celle de Ravenn, une princesse rebelle en exil, et qui s’accommode très bien de son exil, mais qui doit rentrer, reprendre son trône de mains de conspirateurs. Puis on suit l’histoire d’Enora, jeune fille, en apparence tout à fait normale, qui va subir le plus gros traumatisme de sa vie [!][GROS SPOILER] qui est de voir toute sa famille et tous ces amis décapités, éventrés, bref, massacrés sous ses yeux [FIN DU GROS SPOILER] [!] et qui va révéler ses pouvoirs de Passeuse, c'est-à-dire qu’elle possède le pouvoir de traverser les mondes de Rive (la terre qu’on connaît) et d’Ombre, le royaume reflet de Rive, le royaume de Ravenn.
C’est à partir de ce moment là, une fois ces événements passés, que l’histoire a véritablement commencé pour moi, en Ombre, et que ça a été une bonne lecture.

Malgré tout, il y a certains points qui m’ont fait défaut : due à sa trop grande rapidité au début du récit, la relation qu’entretient Enora avec Julian et Charly me semble trop artificielle… Charly parle déjà de famille alors qu’ils se connaissent depuis une semaine : j’ai un peu froncé du nez quand j’ai lu ça, et je peux comprendre que les situations auxquelles ils ont fait face les aient rapprochés, mais bon, c’était très moyennement crédible pour moi. Ensuite, je trouve qu’Enora, à partir de la moitié du récit, devient fade et n’avait presque plus sa place dans l’histoire… J’étais déçue, parce que j’aimais bien son personnage, mais elle est si effacée et renfermée sur elle-même que je l’ai un peu abandonnée en route. Et alors, clou du spectacle : la fin
[!][TRÈS GROS SPOILER] on en parle de la mort d’Enora ? Qu’on voit en plus venir à 2000 km ? Avec la subtilité d’un pachyderme ? Je voyais la scène au ralenti, sérieusement… elle se fait ouvrir le ventre par le roi, trop avide de colère, qu’il a tout frappé sur son passage et qu’Enora passait justement par là… Olala, vraiment, j’ai cru que j’allais jeter mon livre par terre… Au moins, j’ai ressenti quelque chose alors que le personnage me paraissait fade pendant toute la deuxième partie du roman : du mécontentement et de l’incompréhension… Dommage… [FIN DU TRÈS GROS SPOILER] [!]

Bien. Donc si Enora ne fut pas un franc succès pour moi, le personnage de Ravenn a presque tout rattrapé ! J’ai vraiment beaucoup aimé cette princesse en exil, chasseuse de dragons, qui revient conquérir son trône, qui met les pieds dans le plat, dans un plat bien trop fragile, convoité par des prêtres qui prêchent surtout le pouvoir et des magiciens qui écartent les femmes de la magie et qui s’octroient le droit de régner comme bon leur semble sur le royaume. Elle vient tout chambouler, elle se fait des alliances dans le dos de ses ennemis et retourne des situations qui semblaient insolvables. J’ai particulièrement aimé le personnage de Lïam, son petit acolyte, qui se faufile partout, d’une intelligence sans pareille et qui devient les yeux et les oreilles de Ravenn durant tout le récit. Et, palme d’or à la scène qui m’a laissé l’œil humide : Ravenn qui se rabiboche avec sa petite sœur, trop influencée par ses parents et par leurs conseillers et qui parvient à s’en faire une alliée ! C’était couru d’avance, mais la scène a eu son petit effet et je l’ai vraiment appréciée !

J’avoue avoir été déçue qu’Enora et Ravenn ne se parlent pas plus que ça… Dans les schémas classiques de romans à double histoire, les deux personnages principaux ont en général une véritable relation : amour, amitié, haine, enfin, ils partagent quelque chose. Là… rien. Deux phrases peut-être. Alors certes, ça sort des schémas classiques, mais ça m’a déçue.

L’auteure aborde également des sujets comme le féminisme et l’homosexualité et les manie très bien tout au long de son récit ; sa plume très fluide nous permet de les apprécier. C’est finalement la fluidité du récit, Ravenn et les personnages qui gravitent autour d’elle qui m’ont fait appréciée ma lecture, qui comporte quand même pas mal de défauts. Néanmoins, le roman Les illusions de Sav-Loar, qui se déroule dans le même monde que celui-ci et quelques années auparavant, me donne très envie. Il se concentre sur un personnage qui apparaît en coup de vent dans L’héritage des rois-passeurs et j’avoue avoir été intriguée ! À suivre, donc…

Cette lecture, ça a été un « je t’aime moi non plus » qui m’a quand bien même laissé un bon souvenir (à part la fin !!!!), que j’ai lu très vite une fois replongée dedans. Les défauts m’ont paru gros, et j’appuie sur le fait qu’ils ont été présents parce qu’au final, j’ai trouvé ça dommage au vu du potentiel de ce roman, qui reste une bonne lecture, très divertissante, et pleine d’actions. Maintenant, je pense à une chose : si tu n’es pas très habitué-e à la fantasy, et que tu souhaites t’y plonger, ça pourrait être un premier bon roman du genre !

Je te laisse, je m’en vais me procurer Les illusions de Sav-Loar et jeter un œil sur la bibliographie foisonnante de Manon Fargetton.

Je te souhaite de très bonnes lectures, posé-e dans ton hamac 🐢
Des bisous ♥

Note : 16/20

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