Rebecca
Rebecca
Daphné
du Maurier

Sur Manderley, superbe demeure de l'ouest de l'Angleterre,
aux atours victoriens, planent l'angoisse, le doute : la nouvelle épouse de
Maximilien de Winter, frêle et innocente jeune femme, réussira-t-elle à se
substituer à l'ancienne madame de Winter, morte noyée quelque temps auparavant ?
640 pages
Edition : Le Livre de Poche
Mon avis :
Olalalalalala !
Lalalala !
Ça y est ! J’ai lu Rebecca !
Juste pour que tu saches, j’ai ce
roman dans ma bibliothèque depuis février de cette année et je l’ai toujours regardé
avec envie mais je ne trouvais jamais le bon moment pour m’y mettre ! Voilà chose faite ! Et en plus, elle revalide
« Down
by the salley gardens », sous-catégorie du Pumpkin Autumn Challenge ! 🎃
J’avais des envies et des attentes
pour cette lecture et en même temps, je n’en savais rien de rien, donc j’y suis
entrée à l’aveuglette et j’en ressors…comment dire… frustrée
mais conquise ! Reste là, mets toi bien, petite tisane, petit
gâteau (fais-toi plez ! Hum, je m’emballe…) et en avant ! 🤭
Daphné Du Maurier est une autrice à
la bibliographie foisonnante et alléchante que j’avais envie de découvrir par
son roman le plus connu : Rebecca,
qui fut adapté
par Hitchcock en 1940, soit deux ans après sa parution. Si tu aimes les
films d’Alfred Hitchcock, comme moi, sache que son très célèbre film Les oiseaux est également adapté d’une nouvelle
de Du Maurier portant le même nom. 📽️
Cette lecture, dont je te parle
aujourd’hui, peut être rangée dans plusieurs genres
différents, en passant du classique au roman
à mystères avec des touches de gothique. Si tu as lu la chronique
précédente (celle sur La maison hantée de Shirley Jackson), tu vas me dire « Quoi ?! Encore du gothique ?
Non mais tu n’as pas fini toi, avec ton gothique ? », et je te
répondrais « Eh mais calme-toi, je peux tout expliquer ! » et ce
dialogue pathétique et inventé n’en finirait jamais ! Bon, mais sans
plaisanter, il est vrai que depuis que j’en lis, le gothique m’apparaît comme un genre de
prédilection, dont je veux lire tout ce qui a été écrit de bien.
Ici, nous rencontrons une narratrice,
qui parle à la première personne et qui n’a pas de prénom. Nous possédons une misère d’informations
à son sujet et cette caractéristique prend un
aspect extrêmement important dans l’interprétation de l’histoire, tu vas
voir. Cette narratrice est très jeune (environ 21 ans) et va devenir la
deuxième femme de Maxim de Winter, un homme deux fois plus âgé qu’elle, anglais
et riche. Il habite un splendide manoir en Cornouailles appelé Manderley, et
une fois épousée, il ramène notre narratrice dans son domaine. Elle avait
appris très sommairement que la première Madame de Winter, Rebecca,
était morte
noyée, mais n’ayant pas plus d’informations, elle se sent rapidement
dépassée car le fantôme de Rebecca est omniprésent,
partout où elle va, entre les murs du manoir, dans la forêt où elle se promène,
et même dans son couple. Et quand je parle de fantôme, je parle en réalité de l’impression
qu’elle a que Rebecca n’a jamais disparu des esprits. T’en dire plus sur
l’histoire serait gâcher le plaisir de comprendre le mystère qui plane autour
de Manderley et de son ancienne maîtresse ainsi que la rencontre avec les
différents personnages. Je prends tout de même le parti de te citer l’horrible
Mme Danvers, la gouvernante-intendante du domaine, qui te sera détestable d’un
bout à l’autre du roman, par son physique, par son caractère et par sa
méchanceté, qui transpire par tous ses pores. Accroche-toi bien, elle est rude
cette femme ! 😨
Alors, qu’ai-je pensé de ce roman ?
Eh bien, ce
fut une très bonne lecture mais pas un coup de cœur pour différentes
raisons.
Tout d’abord, je me donne pour
mission de te prévenir : la première moitié du
roman est longue. Le roman fait plus de 600 pages ; les 100
premières sont là pour te faire comprendre comment la narratrice se retrouve
mariée à Maxim de Winter et comment elle arrive à Manderley. Les 200 autres
jusqu’à la moitié m’ont donné une moins grande impression de longueur, car j’étais
dans le manoir, à fureter comme la narratrice et j’attendais de comprendre ce
qu’il s’y tramait. Ce paquet d’environ 300 pages se déroule sur 4 mois.
Et passée la moitié, l’intrigue
prend un tournant tout autre, le rythme s’accélère et tu
ne peux plus lâcher ton livre et pour cause : 4-5 jours, grand
maximum, s’écoulent sur les 300 dernières pages. Si je reviens sur mon rythme
de lecture, j’ai mis 10 jours à atteindre la moitié
et une soirée à terminer Rebecca.
Après ces mathématiques dont on se
serait bien passées (n’exagère pas, il suffisait d’additionner des pages et
oui, le mot mathématiques est féminin),
un mot aussi sur le personnage à travers qui on vit l’intrigue : la
narratrice. Alors c’est un gros morceau, j’aimerais te laisser la découvrir
mais j’ai besoin de le dire : qu’est-ce qu’elle était agaçante par moment !
J’avais envie de la prendre par les épaules et de la secouer et en même temps
de la réconforter. On jongle avec des instants où elle est molle et où elle se laisse
marcher dessus, avec des événements où on
comprend sa psychologie, son intelligence qu’elle
sait faire discrète, où l’on sait qu’elle sait certaines choses mais qu’elle ne
dit pas concrètement. Ce personnage fut brillamment imaginé par l’autrice :
c’est à priori le personnage principal, mais elle s’efface elle-même, elle n'a même pas le droit à son nom, pour laisser
la place à sa rivale décédée : Rebecca.
Le dernier point qui m’a un tout
petit peu déçue : comme je l’ai dit au début, j’avais des attentes, et j’avoue
que j’avais
envie qu’il se passe par moments, un peu plus de choses. C’est compliqué
à exprimer, car chaque instant dans ce roman a sa place, mais, du point du vue
de l’ombre de Rebecca qui plane sur Manderley, je m’attendais à ce qu’il y ait
quelque chose de plus, qui assène un véritable doute sur sa mort.
J’aurais également beaucoup de choses
à te dire au sujet de Rebecca, mais en un mot : surprenante.
Je crois que c’est l’expression qui convient. Viens, on en débat quand tu auras
lu le livre, mais avant, je préfère laisser libre court à ton imagination. 😉
J’aimerais encore écrire des lignes et des lignes sur cette
lecture, mais j’ai peur que tu ne décroches
alors je vais te résumer pourquoi tu dois foncer la découvrir : les personnages
sont extrêmement bien traités, l’atmosphère du roman est phénoménale par son
aspect oppressant et pourtant estival, et l’écriture
de Daphné Du Maurier est fabuleuse. Par ses mots, je peux encore sentir
les azalées et les rhododendrons, trottiner dans les couloirs de Manderley et m’asseoir
confortablement dans les fauteuils de la bibliothèque.
J’ai vécu une vie
entière à Manderley, dans une histoire qui ne
compte que 4 mois. C’est avec un véritable amour que j’ai rangé délicatement
mon exemplaire du roman et que je te souhaite de vivre la même chose. Daphné Du
Maurier est à présent une autrice que je veux lire réellement, et que j’aimerais
découvrir en anglais, car c’est une traduction que j’ai lu ici (et même
si l’écriture était merveilleuse, elle ne reflète pas tout à fait la vraie
plume de la Queen Du Maurier).
Bon, j’arrête de blablater, tu m’as
vue venir, je te laisse ici. Je t’envoie plein de
baisers parfumés aux azalées, je te souhaite
de faire de splendides découvertes, à l’abri dans un gigantesque manoir, où dans un jardin
enchanté, parsemé de fleurs qui dissimulent des secrets… 🌺
Bisouuuus !
Note : 18/20
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