La maison hantée


La maison hantée
Shirley Jackson

Hill House est une immense et lugubre résidence, construite au XIXème siècle par un riche industriel, c'est une monstruosité architecturale, née d'un esprit torturé qui la souhaita à son image : labyrinthique, ténébreuse, qui n’est plus habitée par ses propriétaires. On la dit hantée, maléfique. Fasciné par les phénomènes paranormaux, le Dr Montague a réuni dans la vieille demeure trois sujets, dont la personnalité lui paraît propre à susciter des manifestations surnaturelles. C’est ainsi qu’arrive Eleanor et ses compagnons. L’expérience peut commencer. Mais derrière les murs biscornus, les fantômes de la maison veillent et les cauchemars se profilent…

270 pages
Edition : Rivages Noir








Mon avis :

          J’écris cette chronique un jour après ma lecture (alors je mens clairement là, je viens de finir de corriger ma chronique deux semaines après. Mon avis n’a pas changé depuis. Mais en jeune femme rigoureuse, j’ai relu certains passages pour t’apporter un avis clair et précis… bisous. 🙈), avec encore l’ambiance dans laquelle ce livre m’a mise qui stagne un peu autour de moi (du coup plus maintenant mais chuut 🙊). J’ai du mal à me diriger vers un autre roman pour le moment, pas avant d’avoir couché ces mots. Alors, que se passe-t-il Jack ? (Jack est un être hypothétique, soyons d’accord).
Eh bien ce livre fut fabuleux ! Il contenait pile ce que je recherchais et je vais t’expliquer les trésors qu’il contient ! Attache ta ceinture, ça va commencer ! (ou alors, bonne lecture de cette chronique !) 🤗

Shirley Jackson est connue pour ses livres qualifiés de « gothique moderne » et après ma lecture de Comment le dire à la nuit, de Vincent Tassy (la chronique est sur le blog), le genre du gothique m’a particulièrement donné envie. En entrant dans La maison hantée, je savais à peu près ce que j’allais y trouver et j’ai pensé à : une atmosphère oppressante qui met du temps à être mise en place, des personnages étranges, qu’on a du mal à cerner, de belles descriptions, des pensées intérieures mais pas forcément beaucoup d’action et peu d’événements qui me feront froid dans le dos. Bon et bien, je pourrais être médium ! J’ai découvert avec délice, tout au long de ma lecture, que toutes les caractéristiques que j’avais en tête étaient présentes dans le roman.

Tu pourrais penser « oh, il n’y a que très peu d’événements horrifiques, pas vraiment d’action et pourtant ça s’appelle La maison hantée ». Certes oui. Attends-toi essentiellement à un roman d’atmosphère. Le génie de ce livre, c’est la délicatesse avec laquelle Shirley Jackson place ses personnages dans une ambiance des plus malsaines. On a l’impression que tout ira bien pour eux, on se doute que quelque chose va arriver mais on n’y prête pas attention jusqu’à ce que ça arrive et qu’ils soient piégés. Ils sont à la fois piégés de la maison mais aussi d’eux-mêmes.

On suit surtout Eleanor, considérée comme le personnage principal, qui n’a rien vécu de palpitant dans sa vie et qui accepte de faire partie d’une expérience : le Dr Montague l’invite, elle et deux autres personnes, Theodora et Luke, à venir habiter la maison de Hill House pendant un moment pour noter tous les événements étranges qui s’y produisent. Ainsi Hill House devient un personnage à part entière.
C’était tout bonnement impressionnant de s’imaginer déambuler dans ses couloirs, de retenir son souffle à chaque tournant, à chaque ouverture de porte et de devoir s’endormir pendant que la maison « veille ». Je pense que si tu ne t’attends à rien de plus que les informations que je te donne, tu pourrais accueillir cette lecture pour Halloween, elle te plonge doucement mais radicalement dans une angoisse sourde. J’ai particulièrement aimé les réflexions d’Eleanor, parfois innocemment naïves au début du roman, parfois si justes, parfois paranoïaques, parfois pathétiques.

Je ne vais pas t’en dire beaucoup plus, à part que j’ai eu certaines théories qui se sont révélées inexactes, mais au moins je restais surprise ; que deux scènes m’ont particulièrement fait frémir (sans doute parce que je les lisais à minuit et demi, à la lampe de poche… Au moins j’étais dans l’ambiance) et que je ne veux pas te donner d’indices. Juste pour que tu saches, la plus horrifique selon moi est à la fin du chapitre 5 dans mon édition (Rivages Noirs). Et enfin la fin, troublante, belle, déchirante par certains aspects et qui colle à l’histoire de la maison et d’Eleanor. C’était une excellente lecture qui n’est pas un coup de cœur justement à cause de cette conclusion pourtant si bien choisie mais qui m’a semblée incomplète.

Sur ma lancée d’histoires avec des maisons étranges qui abritent des secrets, j’ai commencé Rebecca de Daphné du Maurier, qui me plaît beaucoup, ça je peux déjà te le dire (donc je suis passée à une autre roman depuis le début de cette chronique 😉), et pour fin octobre, Halloween, toute cette ambiance un peu sinistre, je me prévois la série inspirée The Haunting of Hill House (qui est aussi le titre original du roman), dont j’ai vu le premier épisode et qui me plaît énormément aussi ! J’ai hâte de t’en dire plus ! 😉

Je t’embrasse fort ; ne juge pas un livre s’il n’y a pas beaucoup d’actions : parfois l’ambiance est seule maîtresse de notre lecture et nous fait succomber de plaisir de lire. Fais attention aux loups-garous les soirs de pleine lune et je te souhaite de merveilleuses découvertes. Bisouuuus ! 🐺 🌑


Note : 19/20



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers

Elantris - Brandon Sanderson

Le Faiseur de Rêves