Comment le dire à la nuit 🦇
Comment
le dire à la nuit
Vincent
Tassy
La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne
pouvait pas mourir. De tout ce temps qu’elle avait, elle ne faisait rien. Et
puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs.
Elle l’enleva.
Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d’amour et de
nuit qui traverserait les siècles.
346 pages
Edition : Editions du Chat Noir
Mon avis :
Voici un roman pour lequel la
chronique sera difficile à écrire. J’espère que tu ne m’en tiendras pas
rigueur, mais ce livre éveille des émotions tellement complexes et diverses, que
même si j’ai terriblement apprécié ma lecture, je ne sais toujours pas quoi en
penser. Mon avis se précisera probablement à travers ces lignes.
Vincent
Tassy est un auteur français qui a déjà écrit 3 romans qui surfent sur le genre
fantastique, fantasy, horreur, mais qui sont finalement difficile à classer
catégoriquement et sans aucun doute. Comment
le dire à la nuit mêle le fantastique, l’historique, l’horreur, la romance
et le drame, avec une aisance déconcertante. J’ai l’impression que l’auteur a
puisé dans toute la plus belle poésie du monde pour mettre sur papier ce roman,
car le plus gros point fort de ce livre est son écriture. Sa plume est envoûtante, certaines phrases s’accrochent à
notre esprit et nous habitent encore longtemps après avoir refermé l’ouvrage.
Le
résumé ne dévoile finalement pas grand-chose ; il est complètement
nébuleux et on ne sait pas du tout à quoi s’attendre en entrant dans l’histoire.
Donc pour plus de précisions, on suit plusieurs personnages, à travers plusieurs
époques différentes, qui ont évidemment tous leur importance et dont les
histoires se rejoignent. Vincent Tassy a réussi à nous offrir toute une palette d’orientations
et de genres différents à travers ses protagonistes, passant de couples
homosexuels (homme et femme), hétérosexuels, et par un personnage transgenre. J’ai
absolument adoré ce côté-là, qui aborde les différences humaines avec le plus
grand naturel qui soit, et ce naturel-là devrait être retrouvé dans bien
d’autres ouvrages. Tout était si simple et
si beau, sans justification, sans pudeur : juste la beauté de la nature
humaine.
La
traversée des siècles évoquée dans le résumé se fait sans encombre et permet d’aborder
les thèmes majeurs du livre : l’attente, l’amour, la mélancolie ; la mélancolie,
qui s’échappe de chaque page, tant elle est présente. C’est elle qui
mène la danse, en nous faisant voguer de ligne en ligne, dans un flou maîtrisé,
mais qui nous dirige fatalement vers la fin de l’histoire. La fatalité,
également, a toute sa place, planant sur tout le récit et ayant pris pour nom, le
prénom d’un des personnages principaux : la dame en noir, Athalie. Elle
est directement inspirée de la reine meurtrière Athalie, dans la tragédie de
Racine. Et ce roman est très théâtral, dans ses descriptions et dans l’attitude
de ses personnages ; les scènes étant très visuelles et les répliques
aussi belles que terribles. Ça en fait, à mes yeux, une œuvre complète.
Finalement,
la trame
de histoire en elle-même, n’est pas bien compliquée, pas transcendante,
mais elle est tant étayée par la diversité de ses protagonistes et de ses
descriptions qu’on ne le remarque pas. C’est même peut-être mieux qu’elle soit
comme elle est, sinon, je pense qu’on se perdrait définitivement.
Ce
qui est certain, c’est que j’ai lu un roman puissant, que j’ai envie de le relire pour être sûre d’avoir tout saisi, d’avoir
goûté à chaque phrase proposée par l’auteur. C’est un avis à la fois
clair et nébuleux, comme ce livre. Est-ce une bonne lecture ou un presque coup
de cœur ? C’est compliqué à dire, mais je sais que certains points de l’histoire
m’ont laissée un peu sur ma faim, comme le fait qu’Adriel n’apparaît pas assez,
ou que la relation d’Egmont et de Carolina ne soit pas développée dans le
dernier tiers du roman, ni même évoquée réellement.
Je
l’achèterais pour qu’il entre dans ma bibliothèque (comme tous les romans que j’ai
envie de relire) puisque je l’avais emprunté. J’ai le cœur serré d’avoir dû refermé
ce livre, qui vibre encore en moi. La mélancolie a dû me contaminer
pendant ma lecture ! 😉
Je
pense que c’est un très bon livre à lire en automne, un thé ou un chocolat chaud
comme compagnon, à regarder les feuilles rougir et tomber.
J’ai
hâte de découvrir la plume de Vincent Tassy dans ses autres écrits, mais en me
laissant le temps de me remettre ! 😉
Puisses-tu
être chamboulé-e autant que je l’ai été et venir me raconter quel roman a pu te
bouleverser ainsi
Bisous ♥
Note : 19/20
(?)
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